Exorde
La Commission pour des libertés individuelles et l’égalité – COLIBE – a été créée , selon les sources officielles, à l’initiative du Président de la République Tunisienne en date du 13 août1 2017 afin d’élaborer un rapport sur les réformes liées aux libertés individuelles et à l’égalité, par référence aux dispositions de la Constitution de la République Tunisienne du 27 janvier 2014, aux normes internationales des droits de l’homme et aux nouvelles orientations dans le domaine des libertés et de l’égalité. Elle est composée de neuf membres 2 . Le rapport de la Commission remis à la Présidence de la République en date du 8 juin 2018 ne présente pas ses membres ni ne décrit les modalités de leur désignation ou les thèmes et sections du rapport dans lesquels ils sont plus particulièrement intervenus. Pour la plupart, les membres de la Commission sont des personnalités connues dans leurs domaines de spécialités avant qu’ils ne deviennent membres de la Commission ; une riche documentation les concernant est disponible : ouvrages, interviews, participations aux manifestations publiques, cursus académiques « wikipédiens » ou « linkiediniens », critiques, réalisations dans leurs domaines de spécialité et d’intérêt. Il ne sera pas question ici de reproduire ces informations mais de tenter de reconstituer le profil des membres de la commission dans la perspective d’une meilleure compréhension des propositions de la Commission en matière d’égalité dans l’héritage et, accessoirement, des libertés individuelles.
Cet article fait partie d’une série d’articles classés par ordre alphabétique comme suit 3 :
- Mme Bochra Bel Haj Hmida, également présidente de la commission, en cours
- Mme Dora Bouchoucha (7 juillet 2019)
- M. Karim Bouzouita, (8 juilet 2019)
- M. Abdelmajid Charfi, (18 juillet 2019)
- Mme Ikbal Gharbi (11 juillet 2019), à laquelle est dédié le présent article
- M. Malek Ghazouani, en cours
- Mme Saloua Hamrouni, en cours
- M. Slaheddine Jourchi, en cours
- M. Slim Laghmani, (26 juillet 2019)
Résumé
Iqbal, Ikbal, ikbel, Iqbàl … al-Gharbi, Gharbi, Latifi Gharbi, … 4
Première femme à enseigner la psychologie à la prestigieuse université de la Zitouna à Tunis qu’elle intègre en 1993 sur un fonds de tension avec les islamistes à l’occasion d’une réforme de l’enseignement promue par Mohamed Charfi, un autre chercheur en islamologie, en 1992 deux ans avant que celui-ci ne quitte le gouvernement auquel il a participé depuis avril 1989, un mois exactement après qu’il eut été élu à la tête de la Ligue tunisienne des droits de l’homme à l’issue de son congrès des 11 et 12 avril 19895.
Vice-présidente de la Ligue tunisienne pour la défense des libertés académiques et de la création, une association au statut d’ONG, créée au lendemain de la révolution de 2011, dont les objectifs sont l’encouragement, la protection et la défense de la pensée libre, critique, scientifique et créatrice, du droit des chercheurs et du droit des créateurs6.
Héritière du Pr Abdelmajid Charfi, membre de la Commission COLIBE également, partisan d’une rupture totale avec la charia, qui en tant qu’enseignant puis doyen de la Faculté des lettres et sciences humaines de Tunis (1983-1986) a formé au cours des dernières décennies plusieurs « spécialistes » d’une lecture « libérée » et « libérale » du Coran7 comme elle. Toutefois, Ikbal Gharbi est plus modérée ; elle est davantage une figure marquante de l’« Islam féministe » ou « féminin » et prône une « lecture féministe et progressiste de l’islam et de ses textes sacrés »8 opposée, elle aussi, à une « lecture littéraliste »9
Auteur prolifique de la première décennie du millénaire, ses premiers écrits, les plus engagés et les moins édulcorés, les plus polémiques aussi, disparaissent de la toile peu à peu en dépit de leur duplication sur de nouveaux sites ou leur sauvegarde dans la mémoire du web (archive.org). Les articles rédigés en langue arabe, consacrés essentiellement à la condition de la femme — voile, violence, polygamie, adultère, sexe et jihad, etc. — sont moins touchés et restent accessibles. Nonobstant la langue, le ton et le contenu de la production de la période féconde contrastent avec ceux des écrits plus récents tant sur le fonds que dans la forme, car, à l’encouragement ou, pour le moins au silence complice, du dictateur Ben Ali à l’ijtihâd des intellectuels qu’il a encouragés jusque dans les universités depuis son coup d’État médical s’est substitué le fait « islamiste » libéré et diversifié à l’extrême qui, parfois, est allé bien plus loin que ce que la jeune démocratie permettait et notamment la restriction plus ou moins officielle, plus ou moins publique que va connaître la réflexion islamique en Tunisie. Ikbal Gharbi affiche aujourd’hui, bien moins hardiment son opinion, celle-ci est moins personnelle aussi, plus mûre et réfléchie, elle s’exprime au sein de groupes, dans des pétitions, appels, manifestes et rapports à côté d’autres signatures, beaucoup d’autres signatures jusqu’à s’impersonnaliser pour n’exprimer qu’une pensée commune partagée davantage qu’une opinion originale comme par le passé.
L’expérience de la Radio Zitouna
La cassure s’est produite avec la révolution de janvier 2011 et la défilade du dictateur Ben Ali susnommé, un temps parrain de la pensée islamiste « rénovée », et la brutale projection médiatique dont fit l’objet Ikbal Gharbi au moment où elle allait gagner sa seconde notoriété personnelle internationale après celle d’avoir été la première enseignante « femme » dans une université islamique, lorsqu’elle allait devenir la première femme arabo-musulmane à la tête d’un média islamique. L’expérience sera déconcertante, mais mieux que quiconque, diplômée en psychologie, elle saura un jour décrire son vécu, ses ressentiments et éventuellement ses regrets d’avoir, malgré tout, candidement accepté une mission largement à sa portée et qu’elle pouvait brillamment réussir10. Quant aux faits, Ikbal Gharbi ne pourra jamais exercer réellement la fonction d’administrateur représentant l’État au sein du conseil d’administration de la Radio Zitouna, éponyme de son université…, à laquelle elle a été désignée au début du mois de septembre 2011 par le gouvernement de l’actuel Président de la République qui, à l’époque, était à la tête d’un gouvernement provisoire de transition chargé de préparer les élections du mois d’octobre suivant qui verront la victoire des islamistes modérés d’Ennahdha. Mauvais tempo, choix troublant de changer la direction de la seule radio religieuse de Tunisie deux mois avant un scrutin crucial, contestation du gouvernement lui-même et ses abus répétés et notamment de son ministre des affaires religieuses, de sa légitimité, calculs de marionnettistes politiques… toujours est-il que Ikbal Gharbi fera les frais de sa promotion qui déclenchera une fronde habillée d’islamisme, de salafisme, d’extrémisme, mais qui pouvait masquer d’autres raisons inavouées ou inavouables à l’instar d’autres dégagismes de la révolution et d’autres décisions prises par le gouvernement provisoire et sa commission de sauvegarde de la révolution, HISROR, qui a su, insidieusement, manipuler et jongler tant avec les hommes qu’elle a instrumentalisées qu’avec les idées. Sa part de responsabilité personnelle, s’il en est, sera son ingénuité, sa naïveté de s’être exprimée sur les réseaux publics et autres outils accessibles à tout un chacun11 au sujet de thématiques religieuses nouvelles ou audacieuses au moment où des hommes pieux et fondamentalement croyants de la Tunisie profonde et de l’étranger, longtemps soumis, poursuivis, harcelés, parfois emprisonnés sans même avoir eu la liberté de lire, pendant leur privation, le Coran qu’elle commentait ont, dans une lecture au premier degré et dans « l’expression d’une liberté retrouvée »12, dénaturé et retourné contre elle grâce à des pourfendeurs intéressés constitués en association de rédempteurs improvisés pour l’occasion13 qui s’évertuaient à les enflammer et catalyser dans le silence assourdissant des autorités mollassonnes, jusqu’à l’appel à élimination physique du futur membre de la COLIBE14.
La défense des libertés académiques
D’autres cofabriquants de l’islam repensé, les copensants de l’ijtihâd élaboré par Ben Ali, plus habiles, comme Abdelmajid Charfi15, son mentor d’un temps, ont pourtant su, par expérience et jonglerie, adopter les attitudes adaptées et le langage qui les ont préservées à l’exception peut-être du penseur Youssef Seddik, aussi sincère lui aussi dans ses réflexions qu’Ikbal Gharbi, et qui comme elle sans réelle prétention politique se fera piégé. À l’occasion d’ailleurs, de la discussion des propositions de la commission COLIBE en 2018, croyant peut-être s’adresser à un auditoire formé au raisonnement scientifique, Youssef Seddik a rapporté et fait siens les résultats — que beaucoup d’universitaires connaissaient depuis longtemps déjà — des études anthropologiques des islamologues et « orientalistes » étrangers selon lesquelles plusieurs exemplaires différemment reconstitués du corpus coranique ont pu circuler à un moment donné jusqu’à ce que le troisième calife Othman décide d’officialiser une version unique et une classification des sourates selon leur taille, la première exceptée. Ikbal Gharbi, qui avait fait les frais de la même intolérance sept ans plus tôt, prendra tout naturellement sa défense et rappellera objectivement la réalité historique que les fouqahâs et les musulmans instruits n’ignoraient pas, mais que des délateurs et des diffamateurs s’abstiendront d’évoquer avant de lancer des accusations de « blasphème » et de « mécréance » à l’adresse du penseur. Comme pour Ikbal Gharbi en 2012, le Président de la République16 17 et des organisations civiles de défense des droits de l’homme prendront le parti de la personne de l’intellectuel, Youssef Seddik, pour sa réhabilitation et celui des libertés académiques.
La manipulation du texte sacré et la ségrégation de la femme
En 2009, sans aller jusqu’à remettre en cause le contenu même du Coran et sa corruption comme l’a objecté, à mots à peine couverts et un vocabulaire ambivalent, le Pr Abdelmajid Charfi, en particulier devant les auditoires étrangers non musulmans18, Ikbal Gharbi, rappellera, à sa façon, la rhétorique de la refondation de l’Islam pouvant, selon ses adeptes, conduire à un dépassement du Coran et de ses prescriptions : historiquement le « texte sacré » a donné lieu à des interprétations qui ont abouti à ségréger la femme et à mystifier l’histoire féminine, par conséquent, si les règles scripturaires peuvent ne pas être respectées ce n’est pas tant le Coran que l’on transgressera, mais l’interprétation, erronée, historicisée qu’on en fait les fuqahâs, peut-être de bonne foi19. Elle ajoutera, que la mystification du texte sacré n’a pas uniquement porté sur les droits de la femme, mais, à titre général, « […] le texte sacré a toujours été manipulé et sa manipulation est une caractéristique structurelle de la pratique du pouvoir dans les sociétés musulmanes »20 n’est-ce pas que « celui qui a le contrôle du passé a le contrôle de l’avenir. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé » ?21
L’application de la Charia est inopportune à l’ère de la mondialisation
La revendication consistant à dénoncer l’inapplicabilité, aujourd’hui, du « droit islamique classique », charia », est connue. Elle est régulièrement renouvelée pour diverses raisons et motifs pas uniquement par les politiques laïques mais aussi par leurs idéologues. Les mouvements féministes, notamment maghrébins, dans leur discours public, peut-être par souci de vulgarisation, font un usage extensif de cette recommandation. Chaque exégète « moderne » notamment, y apportant du sien tout en confortant les arguments des anciens. Ikbal Gharbi participera à l’exercice en y ajoutant un motif assez original, peut-être par désrision : la hantise d’une l’invasion états-unienne et d’une « extermination » à l’instar des indiens, si les arabes et les musulmans n’arrivaient pas de leur propre initiative à s’émanciper de la charia et éviter son application littérale comme s’y étaient d’ailleurs livrés, rappelle-t-elle, les premiers califes, qui n’ont pas toujours suivis les préceptes islamiques ni la voie tracée par le Prophète22. En effet, ajoutera-t-elle, il est clair aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation, que tout problème interne non traité par une réforme en profondeur devient un problème international … :
“Moreover, the day will come when the U.S. will use our violation of the Human Rights Convention as an excuse to occupy us and make us into other Indians [and do to us what they did to them]. This is because it is clear today, in the era of globalization, that any internal problem not dealt with by deep-rooted reform becomes an international problem…”23
« Tunisian University Lecturer: Shari’a Must Not Be Implemented Today »
L’appel à un mea culpa musulman miséricordieux
Autre trait de la pensée du membre, son élan humanitaire et compatissant. Fidèle aux valeurs qu’elle prône, nonobstant la relecture du Coran, pragmatiquement, dans ce que Wole Soyinka, prix Nobel de littérature, désignera par la « frénésie d’excuses » qui a saisi à la fin du siècle dernier des dizaines de chefs d’État, de ministres, de personnalités jusqu’au pape24, Ikbal Gharbi préconisera aux musulmans d’assumer leur responsabilité pour les erreurs passées et de présenter des excuses aux :
- chrétiens et juifs pour les lois dhimmi qu’ils ont subies et cessé de falsifier la réalité en prétendant que ces minorités ont quand même bénéficié d’un statut de privilégiés
- africains pour le commerce des esclaves que les arabes musulmans ont enlevé, déplacé et réduit en esclavage
- isma’ili, bahai, alawi et druzes pour l’humiliation et le dénigrement qu’ils ont subis des régimes et des populations musulmanes
- chiites pour le massacre de Karbala en l’an 68125.
Devise/Citation/Pensée
« Personne n’a le monopole de l’interprétation du Coran, nous avons opté pour une lecture progressiste »26
« Pour les étudiants en théologie, psychologie veut dire Freud, donc athéisme, donc liberté sexuelle. »27
» دور الانتلجنسيا محوري ومحدد في الانتقال الديمقراطي. المثقف تعريفا هو الذي يدافع عن الحقيقة ضد الأوهام والأساطير المؤسسة للأمة « 28
« L’intelligentsia joue un rôle central spécifique dans la transition démocratique. C’est l’intellectuel qui défend la vérité contre les illusions et les mythes institutionnels de la nation. »29
Distinction nationale
Officier de l’Ordre de la République depuis le 13 août 2018 en reconnaissance de sa participation aux travaux de la COLIBE 30.
Droit des successions
Ikbal Gharbi ne s’est pas particulièrement exprimée — du moins sur la place publique — sur le droit des successions sur le plan technique bien qu’il ne fasse aucun doute qu’en tant que membre de la Commission COLOBE elle a appuyé le principe de l’égalité successorale et la possibilité d’aller au-delà de la littéralité des règles scripturaires et de l’octroi à un héritier de sexe masculin d’une part double de celle de l’héritier de sexe féminin comme l’illustre son évocation d’un partage successoral qu’opéra le calife Omar ibn al-khattab.
Le Calife Omar ibn al-Khattab et le cheikh Ahmed Ibn Ardoun
En réponse cependant à une question relative à la discrimination en matière d’héritage, elle évoquera dans le cadre de la rhétorique classique consistant à considérer que si une disposition scripturaire n’a pas été respectée à un moment donné, il est permissible qu’une autre disposition soit également transgressée. Ainsi rappelle-t-elle, s’y est permis le calife Omar Ibn al-Khattab qui attribua à une veuve la moitié des biens de son mari et sur la moitié restante le quart31 alors qu’une application stricte des dispositions coraniques ne l’autorisait qu’a lui accordé uniquement le quart de la succession. L’exemple est mal choisi. En fait, le calife Omar avait pris une décision au sujet des biens communs d’un couple au sein duquel l’épouse faisait de la broderie et l’époux se chargeait de vendre sa production. La décision et le partage imposés par le calife Omar a porté sur le coffre contenant le produit des ventes que la famille du défunt a voulu récupérer et se l’approprier. La décision du calife Omar n’a, en réalité pas de relation avec le droit des successions, elle s’applique d’ailleurs même en cas de divorce, et à tort celle-ci est aussi évoquée notamment par les mouvements féministes notamment marocains pour justifier l’instauration de l’égalité dans le partage des successions alors qu’elle n’impose que l’attribution à l’épouse de sa contribution à l’enrichissement de son défunt conjoint32 33.
Pour Ikbal Gharbi, en tant que membre de la Commission COLIBE, il ne fait pas de doute que celle-ci est un partisan de l’égalité dans l’héritage, mais, au regard de l’humilité de la personne et de ses connaissances supposées en matière de droits des successions, elle ne peut être à l’origine de la formulation des propositions contenues dans le projet de loi ni de leur argumentation au regard de l’expertise et de l’habilité mises en œuvre pour ne pas dissimuler les arguments réels motivant les règles introduites dans les articles de la proposition de loi et la technicité requise à cet effet comme l’aborderont d’autres papiers sur le site.
Expression politique publique
Au lendemain de l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd, « Ennahdha est en crise », note l’universitaire Ikbal Gharbi, le parti qui a remporté les élections d’octobre 2011 doit désormais choisir : suivre l’exemple turc du Parti de la justice et du développement (AKP), à « l’islamisme apaisé et réconcilié avec les valeurs universelles des droits de l’Homme, ou la tentation d’un islam rigoriste »34. Il s’agit davantage d’un commentaire que d’une opinion politique, mais, au regard des vicissitudes vécues et que lui firent subir des groupuscules proches du parti islamiste modéré Ennahdha, des milices en fait, celle-ci n’en est pas une partisane manifestement.
À distinguer
Toutes les précautions ont été prises pour éviter les erreurs factuelles. Malgré les vérifications apportées et la communication des références des sources des informations exploitées, celles-ci peuvent subsister. et ne peuvent donc être exclues. Nous invitons toute personne intéressée à compléter l’article dès sa publication et sa mise en ligne sur le site. Des commentaires pourront également être apportés bien entendu.
Copyright protected by Digiprove © 2019- Le 13 août est un jour férié en Tunisie depuis l’année 1966 quand à la fête de la « Achoura » commémorée jusqu’alors le 10ème jour de moharrem (calendrier hégirien) a été substituée en vertu du Décret n°1965-0410 du 30 août 1965, la commémoration de la publication du code du statut personnel promulgué neuf ans plus tôt. La Achoura est une importante fête religieuse commémorée par les juifs, les musulmans chiites et les musulmans sunnites quoiqu’avec des significations différentes. Voir Glossaire
- En dépit du choix du 13 août, fête de la femme en Tunisie, pour l’annonce de la création de la commission COLIBE, sa création et la désignation de ses membres, les objectifs assignés et annoncés couvraient, a priori, un champ bien plus vaste que celui de la femme.
- La date indiquée en face du nom du membre est celle de la mise en ligne sur le site. Elle est différente de la date à laquelle est classé l’article sur le site et qui correspondant à la date de la création de la Commission Colibe soit le 13 août 2017.
- Plusieurs orthographes du nom et du prénom et de leurs combinaisons ont accompagné la signature des travaux de l’auteur ; on retiendra sa désignation dans le décret d’attribution des insignes de l’Ordre de la République dont elle sera décorée en reconnaissance de ses travaux en tant que membre de la commission COLIBE, Ikbal Gharbi. Cependant, pour les citations l’identité de l’auteur sera reproduite selon l’orthographe utilisée dans l’œuvre originale.
- « Ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de 1989 à 1994 —les premières années de la présidence, alors encore démocratique, de Ben Ali — il s’attelle à la lourde tâche de réformer le système éducatif, en supprimant notamment les références à la religion dans les manuels scolaires. Il s’attire ainsi la haine des islamistes, qui réclameront sa démission. Il ne cédera pas. Quand il part du gouvernement en 1994, alors que le régime se durcit, c’est de son plein gré, pour retrouver sa liberté de parole. » Source : Zellige, « Mon combat pour les Lumières – Mohamed CHARFI », “Un éditeur ouvert sur le monde…”, consulté le 18 juin 2019, http://zellige.fr/collections/idrisi/idrisi/Mohamed-CHARFI-Mon-combat-pour-les-lumieres.html.
- SDIRI Wafa, « La Ligue tunisienne pour la défense des libertés académiques obtient son récépissé », Tunisie Numerique, 3 mars 2012, https://www.tunisienumerique.com/la-ligue-tunisienne-pour-la-defense-des-libertes-academiques-obtient-son-recepisse/.
- Dominique Avon et Youssef Aschi, « Analyse: Ennahda 2012 – première année de l’exercice partagé du pouvoir en Tunisie – Religioscope », Etudes et analyses, no 26 (2012): 15, https://www.religion.info/2012/05/21/analyse-ennahda-2012-en-tunisie/.
- Nadia Dejoui, « Iqbel Gharbi: “Une lecture féministe de l’islam permettra de le réconcilier avec la modernité” », L’Economiste Maghrébin (blog), 15 juin 2018, https://www.leconomistemaghrebin.com/2018/06/15/iqbel-gharbi-lecture-feministe-islam-permettra-islam-modernite/.
- Nour, « Iqbal Gharbi : Les femmes devraient véhiculer une lecture éclairée du Coran, Réseau des Démocrates, consulté le 18 juin 2019 .
- shaahidun, « Professeure Ikbal Gharbi, victime de la conspiration salafiste-Ennahdha », shaahidun (blog), 22 janvier 2012, https://shaahidun.wordpress.com/2012/01/22/professeure-ikbal-gharbi-victime-de-la-conspiration-salafiste-ennahdha/.
- « Iqbal Gharbi et Elyés Gharbi, premières victimes de la main mise du gouvernement sur les médias », Nawaat, consulté le 18 juin 2019, https://nawaat.org/portail/2012/09/14/iqbal-gharbi-et-elyes-gharbi-premieres-victimes-de-la-main-mise-du-gouvernement-sur-les-medias/.
- Le Point, « Ramadan sans Ben Ali en Tunisie: liberté de culte retrouvée ou activisme islamiste? », Le Point, 12 août 2011, https://www.lepoint.fr/monde/ramadan-sans-ben-ali-en-tunisie-liberte-de-culte-retrouvee-ou-activisme-islamiste-12-08-2011-1362183_24.php.
- « : عادل العلمي مؤسس «جمعية الوسطية للتوعية والاصلاح» – هذا رأيي في إقبال الغربي وفكرها », 18 mars 2013, https://web.archive.org/web/20130318082647/http://www.assabah.com.tn:80/article-65020.html.
- Un vendeur de légumes, dirigeant autoproclamé de ‘‘Al-Amr Bil Maârouf Wa Nahy Ala Al-Monkar’’ (L’ordonnancement de la vertu et la prévention du vice, sic !), qualifiera publiquement d’apostat Ikbal Gharbi pour ses écrits qu’il avoue n’avoir jamais lus et pour ses difficultés à réciter le Coran.
- Abdelmajid Charfi connaîtra par contre des problèmes d’ordre politique sans relation avec ses opinions en tant que chercheur. Les faveurs dont il a pu bénéficier lui furent retirées sachant qu’alors, un système d’allégeance permettait d’identifier les plus méritants éligibles aux fonctions et ceux qui, au dictateur, ne s’opposaient.
- « Le président tunisien appelle à cesser les accusations de blasphème », consulté le 18 juin 2019, https://www.nouvelobs.com/monde/20120225.FAP1035/le-president-tunisien-appelle-a-cesser-les-accusations-de-blaspheme.html.
- « BCE dénonce les accusations d’apostasie ciblant Youssef Seddik », MosaiqueFM, consulté le 18 juin 2019, https://www.mosaiquefm.net/fr/actualite-national-tunisie/287813/bce-denonce-les-accusations-d-apostasie-ciblant-youssef-seddik.
- Abdelmajid Charfi, doute de l’authenticité de la transcription du Coran dans la vulgate du calife Uthmân et non uniquement de son interprétation.
- Cette ségrégation vise principalement, faut-il le noter, les exégètes de l’islam sunnite. Cela est sous-entendu très souvent dans les propos des commentateurs et présentateurs sunnites qui ignorent souvent le contenu des interprétations chiites et la place de la femme dans l’islam chiite relativement à l’islam sunnite.
- Ikbal al-Gharbi, « Femmes et Politique en Islam – Islamiqua | L’islam et son image », Islamiqua, 22 mars 2009, http://islamiqua.canalblog.com/archives/2009/03/22/13075099.html.
- George Orwell et Amélie Audiberti, 1984, Folio (Gallimard, 1950). P.51. in Iqbel Gharbi, « Femmes et Politique en Islam. – coexistence pacifique des peuples », 22 mars 2009, http://islampaix.canalblog.com/archives/2015/03/12/31683919.html.
- Suppression de l’aumône prévue en faveur de ceux qui se convertissent à l’islam par le calife Abou Bakkr – sourate 9 :60 ; Suppression de la peine d’amputation des mains prévue pour les voleurs par le second calife Omar ibn al-Khattab suite à la famine qui a ravagé la péinsule arabique en l’an 18 de l’Hégire – sourate 5 :38 ; Introduction de plusieurs modifications dans le rituel par le troisième calife dont celui du retour à la prière à Mina alors que Le Prophète, Abou Bakr et Omar l’avait abandonné. Le quatrième calife, Ali, lui non plus n’a pas toujours appliqué la charia comme lorsqu’il a instauré une peine pour les buveurs de vin, peine non prévue dans le Coran ni par aucun des califes précédents.
- « Tunisian University Lecturer: Shari’a Must Not Be Implemented Today », MEMRI, consulté le 10 juillet 2019, https://www.memri.org/reports/tunisian-university-lecturer-sharia-must-not-be-implemented-today. L’article original n’est plus disponible sur le site Middle East Transparent sur lequel l’article original a été publié en date du 9 septembre 2004. https://middleeasttransparent.com/texts/ikbal_algharbi_application_of_sharia_today.htm
- Wole Soyinka, The burden of memory, the muse of forgiveness, W.E.B. Du Bois Institute (New York: Oxford University Press, 1999). Cite dans Pierre Hazan, « La Realpolitik du pardon », Revue internationale et stratégique 88, no 4 (2012): 81‑90, https://doi.org/10.3917/ris.088.0081.
- « Liberal Tunisian Researcher Dr. Iqbal Al-Gharbi: Muslims Must Take Responsibility for Past Mistakes », MEMRI, consulté le 10 juillet 2019, https://www.memri.org/reports/liberal-tunisian-researcher-dr-iqbal-al-gharbi-muslims-must-take-responsibility-past. L’article original est paru sur le site arabiliberaliti.it aujourd’hui disparu.
- Par AFP, « Tunisie : une commission propose de vastes réformes sociétales », The Times of Israël, 20 juin 2018, https://fr.timesofisrael.com/tunisie-une-commission-propose-de-vastes-reformes-societales/.
- « Iqbal Gharbi, une exégète du Coran », JeuneAfrique.com (blog), 5 octobre 2010, https://www.jeuneafrique.com/194733/societe/iqbal-gharbi-une-ex-g-te-du-coran/.
- « الباحثة التونسية في قضايا المرأة والإسلاميات اقبال الغربي: المساواة في الإرث هي المسألة الأكثر إثارة للجدل | حاورتها: روعة قاسم », القدس العربي (blog), 15 juin 2019, https://www.alquds.co.uk/الباحثة-التونسية-في-قضايا-المرأة-والإ/.
- Traduction de l’auteur
- Décret n° 2018-0081 du 13 août 2018 paru au JORT n° 67-68 des 21 et 24 août 2018.
- Dejoui, « Iqbel Gharbi ».
- « Pourquoi faut-il abroger l’héritage par voie de ta’sib? », Oumma (blog), 14 avril 2018, https://oumma.com/pourquoi-faut-il-abroger-lheritage-par-voie-de-tasib/.
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Par contre, une autre fatwa émise au dixième siècle de l’Hégire aurait pu être évoquée dans le contexte des travaux de la Colibe. Dans une région du Maroc particulièrement affectée par les guerres et la mortalité des hommes, et où les femmes assuraient les travaux habituellement réservés aux hommes – travail de la terre, pâturage, élevage, etc., le cheikh Ahmed Ibn Ardoun (الشيخ ابن عرضون), particulièrement en avance sur son temps étendra et généralisera la décision du calife Omar, sans s’y référer pourtant, pour établir une règle différente de celle du Coran consistant à allouer à l’épouse la moitié de la succession. La fatwa est connue sous le nom de la fatwa du « dur labeur », « الكد والسعاية » et a été justifiée par Ibn Ardoun par le verset 53-39 de la sourate « et qu’en vérité, l’homme n’obtient que [ le fruit] de ses efforts ; » « وَأَن لَّيْسَ لِلْإِنسَانِ إِلَّا مَا سَعَىٰ »
- 24 heures – Lausanne, « L’horizon s’assombrit pour les islamistes au pouvoir », 24Heures, 2 novembre 2013, sect. Monde, https://www.24heures.ch/monde/afrique/horizon-sassombrit-islamistes-pouvoir/story/25920964.