Si l’égalité successorale hommes-femmes devait se justifier par des considérations économiques alors faudrait-il peut-être s’interroger sur l’équité de l’héritage lui-même et son existence au moins pour la partie du patrimoine du de cujus qu’il n’a pas lui-même constitué par son propre travail (self-created property). En fait, il est peut-être préférable, quand on aborde la question de l’égalité de l’héritage, de ne pas accumuler les arguments (Constitution, engagements internationaux, religion, coutumes locales, coutumes sociales, etc.), car aucun n’est parfait et tous sont discutables ou critiquables. L’unique argument, le seul qui tienne vraiment est l’égalité elle-même et si l’on ne pourrait l’atteindre immédiatement, on peut lui substituer temporairement l’équité. Bien sûr, pour commencer, toutes ces questions ne se posent que si l’on établit qu’il n’y a pas aujourd’hui d’équité, et qu’il n’y a pas non plus d’égalité, réelle ou ressentie. Contrairement aux apparences, rien n’est tranché là aussi.
Le texte coranique relatif à l’héritage est clair, et ne supporte, absolument, ni interprétation ni divergence, et ne laisse aucune possibilité d’interprétation.
La promotion des droits des femmes dans tous les domaines est liée à la question fondamentale de la séparation du droit de la religion, de la séparation du religieux du politique.
La sécularisation du droit de la famille reste une condition fondamentale pour l’instauration de l’égalité réelle et effective, et dans tous les domaines, entre les sexes.
Certes l’Islam avait ordonné dans des versets la discrimination entre l’homme et la femme, dans des cas précis. Néanmoins cela ne peut l’empêcher d’accepter le principe de l’égalité sociale entre les deux lorsque les conditions sont réunies, en fonction de l’évolution du temps, étant donné qu’il tend par son essence vers l’égalité et la justice suprême et puisqu’il s’agit d’une religion qui procède selon le principe de la gradation dans la législation de ses lois, chaque fois qu’il est possible. Rien n’indique ou signifie que les étapes franchies par la législation du vivant du Prophète marquent la fin de toute évolution souhaitée, du moment que le processus de la gradation est lié à la complexité des questions traitées qui peuvent-être résolues plus tard ou à une difficulté qui nécessite une évolution des mœurs et des dispositions en rapport avec l’évolution du temps.
مشروع قانون المساواة في الإرث فتنة وجاء بطلب من الاتحاد الأوروبي