Si l’égalité successorale hommes-femmes devait se justifier par des considérations économiques alors faudrait-il peut-être s’interroger sur l’équité de l’héritage lui-même et son existence au moins pour la partie du patrimoine du de cujus qu’il n’a pas lui-même constitué par son propre travail (self-created property). En fait, il est peut-être préférable, quand on aborde la question de l’égalité de l’héritage, de ne pas accumuler les arguments (Constitution, engagements internationaux, religion, coutumes locales, coutumes sociales, etc.), car aucun n’est parfait et tous sont discutables ou critiquables. L’unique argument, le seul qui tienne vraiment est l’égalité elle-même et si l’on ne pourrait l’atteindre immédiatement, on peut lui substituer temporairement l’équité. Bien sûr, pour commencer, toutes ces questions ne se posent que si l’on établit qu’il n’y a pas aujourd’hui d’équité, et qu’il n’y a pas non plus d’égalité, réelle ou ressentie. Contrairement aux apparences, rien n’est tranché là aussi.